Vous êtes toutes et tous cordialement invités à assister à la conférence qui sera donnée par Denis Bouchard, professeur au Département de linguistique et de didactique des langues de l’UQAM et membre de l’Institut des Sciences Cognitives. Sa communication intitulée "Les origines du langage : une perspective néo-saussurienne" aura lieu à l’UQAM le 30 novembre à 12h45 au DS 3470 (Métro Berri-UQAM, Pavillon DeSèves, 320, rue Sainte-Catherine Est).
Résumé : Hauser, Chomsky et Fitch (2002) proposent que ce qui distingue le langage humain des systèmes de communication des animaux, c’est la récursivité. Ils font l’hypothèse que le ’grand saut’ consiste à "exapter" la récursion que les animaux utilisent entre autres dans la navigation dans l’espace, pour l’appliquer au problème de la communication.
Mais cette approche comporte plusieurs problèmes. D’abord, elle présuppose l’existence de signes saussuriens sur lesquels la récursion peut opérer, sans discuter de leur provenance. Ensuite, elle requiert l’émergence accidentelle, non-reliée, de 6 propriétés autres que la récursivité.
Je vais argumenter qu’une approche basée sur le signe offre un scénario plus probable pour l’origine du langage, puisqu’il ne requiert que l’apparition du signe, les autres propriétés en découlant (y compris la récursivité). Cette approche s’inscrit dans un modèle scientifique plus explicatif car il prend assise sur des propriétés logiquement antérieures au langage-c’est-à-dire qui sont présupposées par la science linguistique-provenant du système perceptuel et du système conceptuel. Ce modèle offre une meilleure base pour l’explication puisque l’élément à expliquer est relié à un élément explicatif qui est motivé indépendamment de la linguistique.